« Certains ne deviennent jamais fous… leurs vies doivent être bien ennuyeuses. » Charles Bukowski

Les Gorges du Tarn

Nous avions prévu avec mes copines Karyna et Mathilde, une petite virée dans les Gorges du Tarn.

Départ le 08 juin 2024. On avait réservé deux nuits dans un logement à Pougnadoires. C’était assez petit mais suffisant pour ce qu’on allait faire. On avait une terrasse également. Donc on commence ce petit week-end par du canoë. Karyna n’en a jamais fait, Mathilde et moi quelques fois.

Nous avons loué un canoë deux places et un kayak d’une place pour 25€ par personne. On prend le parcours de 13km avec le départ à Sainte Enimie et la fin à la Malène avec un retour en bus.

Après s’être équipé du gilet de sauvetage (ainsi que celui de Nini, pris pour l’occasion), nous nous armons de notre pagaie et nous nous installons à bord : Mathilde commence dans le canoë avec Karyna, moi avec Nini dans le kayak. C’est parti pour la descente dite « tranquille ».

On fait un premier arrêt plus loin pour une courte pause.

On en profite pour s’échanger les places. Je monte dans le canoë avec Karyna et Ounie.

Je filme tout avec ma GoPro, les moindres faits et gestes des filles mais aussi les paysages. J’adore prendre des souvenirs !

Plus loin, nous nous arrêtons à Saint-Chély-du-Tarn au pied des falaises du Méjean, où deux cascades surgissent d’entre les maisons pour se jeter dans le Tarn. Cet endroit est juste magnifique ! Encore plus quand on navigue sur l’eau.

Après une longue pause dans cet endroit paradisiaque, nous reprenons notre navigation. Cette fois, Karyna a voulu monter toute seule dans le kayak.

Quelques kilomètres plus loin, on s’échange à nouveau. Je monte avec Karyna accompagné d’Ounie. Et là.. catastrophe.

J’aime pagayer sur une eau extrêmement calme. Hors, depuis le début on est passé par quelques « rapides » si je peux dire ça comme ça. J’ai serré les fesses, un peu de sueur sur le front mais ça passe. Cette fois-ci, c’était différent.

Le drame s’est passé ici précisément, je dis précisément car à la randonnée qu’on effectuera le jour suivant, on verra le point far de notre chute (vue d’une jumelle).

De loin je voyais qu’il y avait un rapide mais pas comme ceux auparavant, celui-là faisait un virage. Je voyais Mathilde s’engager aisément. Moi j’étais déjà intérieurement en train de pleurer. Notre canoë s’engage dans le rapide mais j’ai senti qu’il était très mal positionné.

De là, on heurte de plein fouet la falaise en face, ce qui retourne le canoë. Je me retrouve sous l’eau. J’arrive à remonter à la surface, je vois Nini nageant à contre-courant vers l’autre rive (mille merci le gilet de sauvetage) je me tourne de l’autre côté et je vois le pied de Karyna en l’air, j’ai compris qu’elle était encore dessous, j’ai eu vraiment très peur. J’ai hurlé Mathilde mais à quoi bon, elle est beaucoup plus loin, elle n’arrivera pas à nous aider.

Je contourne le canoë et je vois Karyna remontait à la surface en prenant une grande inspiration. Elle s’accroche, je prends la ficelle et tire le canoë autant que je peux sur le bord de l’eau. Enfin les pieds sur terre, il me faut quelques minutes pour reprendre mes esprits, j’ai vraiment eu peur pour Ounie et Karyna. Ounie ? Merde ! Elle est encore de l’autre côté de la rive… Il va falloir aller la chercher.

Je commence à marcher mais le courant est assez fort et je sens que cette épreuve sera complexe. J’arrive à sa hauteur, je vois que ma pauvre chienne est toute apeurée, je m’excuse mille fois auprès d’elle de lui faire subir ça, moi qui pensais que ça allait être une petite balade tranquille.

Je prends la poignée de son gilet de sauvetage et je commence à la soulever pour lui éviter le courant, à mi parcours, mes jambes flanchent. Si je fais un pas de plus, je risque de tomber, d’être emportée par le courant avec ma chienne, ça serait un désastre. Je me stoppe, impossible de bouger. Mathilde voyant que j’étais en détresse vient m’aider. Elle prend Nini à la poignée mais manque de tomber, j’arrive à prendre sa main. Quelques mètres plus loin qui paraissent interminable, nous arrivons sur la rive. On se remet de toutes ses émotions. Au final, j’ai perdu ma GoPro, ma montre mais aussi mon peu de confiance dans ce navire.

On continuais à naviguer, je voyais Ounie tremblait de peur. J’avais perdu toute mon envie et mon enthousiasme de cette balade, j’avais qu’un seul souhait c’était d’en finir. Nous étions proches de la fin quand une nouvelle catastrophe s’oppose à nous (décidement…).

A droite, il y avait un fil nous barrant le passage avec un panneau d’une tête de mort et un autre « Danger câbles électriques » donc cette option n’était pas envisageable. A gauche, une descente, comme il y a sur la photo (prise de Google). Cette option n’était pas non plus envisageable.

Ca y est, je me suis officiellement décomposée sur place. Il fallait que je garde un minimum de sang froid pour sortir de cette merde. Je disais à Karyna (avec toute la délicatesse d’une fille au bord de la panique) de pagayer juste ce qu’il faut pour qu’on fasse du surplace, pas trop pour ne pas avancer, ni trop à droite, ni trop à gauche. La pauvre, j’étais tellement stressée… Finalement, la décision de descendre à pied était la meilleure, pas la plus facile à faire mais la plus raisonnable. On « gare » le canoë en parallèle pour descendre, je lâche Ounie pour qu’elle puisse être libre de ses mouvements. Puis on incline doucement le canot.

On remonte à bord (je voyais qu’Ounie n’avait plus du tout envie…) et quelques mètres plus loin, c’était l’arrivée. ENFIN ! On attend une dizaine de minutes après quoi le bus arrive. Le personnel chargent les canots sur une remorque et nous ramène au point de départ. Ils nous demandent si tout s’était bien passé, ce à quoi on leur répondit que ce n’était pas un parcours « tranquille » surtout pour une personne débutante et une personne pas vraiment à l’aise sur l’eau.

On rentre au logement, encore sous les émotions de ce fameux périple. On prend une douche chacune notre tour avant de se reposer sur la terrasse devant un apéro tant mérité.

Après manger, on a quand même eu la motivation d’aller se balader à Pougnadoires, ce petit village très pittoresque.

Le lendemain matin, on prend notre petit-déjeuner par terre sur une terrasse voisine où nous pouvions observer un nid de vautours fauves.

On commence cette journée par une randonnée au départ du logement jusqu’à Cabrunas. On passe par des chemins dans la montagne. Il fait beau et chaud, le paysage est magnifique, j’ai Nini et mes copines, que demander de plus ?

On fait quelques petites pauses car ça grimpe un peu. Et puis on a tout notre temps pour monter là-haut, on avait préparé notre pique-nique ce matin.

La rando aller-retour fait 7km.

L’après-midi, on part visiter Saint-Chély-du-Tarn et Sainte-Enimie.

Le village de Saint-Chély-du-Tarn est vraiment magnifique avec ses deux cascades. On peut aussi y retrouver l’Église Notre-Dame-de-l’Assomption ainsi que le moulin de Cénaret, autrefois en ruines. Il est aujourd’hui fonctionnel et accueille les visiteurs venus de toute la France. A l’intérieur du moulin, se trouve également une boutique vendant des produits de producteurs locaux. Juste à côté se trouve la chapelle troglodyte du Cénaret.

Le village de Sainte-Enimie est labellisé parmi les plus beaux villages de France,  grâce à son charme médiéval et ses ruelles de pavés. Plusieurs petites boutiques d’artisans arpentent les rues, ce qui fait tout le charme de ce village.

En rentrant de cette belle journée, on se ressource avec un apéro (oui encore) puis activité manuelle : pâte à modeler durcissante et peinture sur galets (oui Mathilde, on s’en souviendra de ton pinceau qui a fini dans le verre de blanc au lieu du verre de rinçage).

Lundi 10 juin : On gare la voiture dans le village de Saint-Georges de Lévéjac. Prêtes pour une randonnée de 12km jusqu’au point sublime avec notre pique-nique.

Une fois arrivée là-haut, la vue sur les Gorges est époustouflante. Les vautours volent autour de nous, pour ma plus grande satisfaction. Il y a un grand parking où voiture et camping-car peuvent s’y installer. Il y a une boutique avec des livres et produits locaux. Aussi, un restaurant où nous nous autorisons une petite glace.

Sur le chemin du retour, nous avons vu des papillons de différentes couleurs, mais je pense que mon préféré est le Sylvain Azuré (le noir avec des motifs blancs). On est passé à côté d’un troupeau de vaches brunes, toutes aussi mignonnes les unes que les autres.

Fin de ce petit week-end qui sera gravé dans nos mémoires. De retour en Haute-Loire.

Etes-vous déjà aller dans les Gorges du Tarn ?